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Patrick Béguinel

Patrick Béguinel

des textes courts, des chroniques, des nouvelles : mon univers...


ART ROCK 2017 04 juin (jour 3)

Publié par Patrick Béguinel sur 14 Juin 2017, 07:06am

Art Rock jour 3

 

Troisième et dernier jour de festival. Le temps s'est gâté et la soirée s'annonce pluvieuse. Morose, comme un ciel nuageux, nous nous rendons à la conférence de presse de bilan de cette 34éme éditions d'Art Rock. Parlons peu, mais parlons chiffres : cette année, le festival a vu arriver 78000 spectateurs, répartis en deux moitiés égales sur les spectacles gratuits et ceux payants (et nous ne parlons pas de tous les badauds assistant aux concerts offs etc...Les organisateurs nous donnent d'ores et déjà rendez-vous pour l'édition 2018 qui se déroulera les 17-18-19 mai. Nous attendons le programme avec impatience !

 

Mais trêve de maths, rentrons dans le vif du sujet. Ce soir-là, Metronomy et Archive sont attendus de pied ferme.

Alors, Bien ou bien ?

Avant d'aller écouter les Anglais de Metronomy, petit passage sur la place du Fût Chantant, bar du Off qui offrait, gratuitement, avec le Dandy Rock Shop, un concert que nous ne voulions pas manquer. En effet, Bumpkin Island y interprétait une grande partie de son deuxième album All Was Bright. Bon, il faut avouer que nous l'avons un peu mauvaise parce que, franchement, un groupe de cette qualité mérite mieux que cette petite scène et son éclairage complètement minimaliste. Néanmoins, le son est étonnement bon, les compos sont jouées fidèlement à l'album, avec une énergie plus rock, serions-nous tentés de dire. Nous espérons vivement que ce groupe se trouve propulsé dans le cadre du In dans les prochaines éditions.

Direction la Grande Scène où nous assistons à la fin du set de The Black Angels, groupe rock psyché américain. Nous sommes fascinés par l'arrière-plan multicolore, digne des plus folles prises de drogues que nous puissions imaginer : ça pique les rétines, mais ça colle parfaitement au son du groupe, psyché sans chichi. Ça joue bien, c'est planant, trippant et nous en venons presque à regretter d'être allé voir le groupe précédent (presque hein). Les musiciens quittent bientôt la scène et, pour patienter jusqu'à Metronomy, direction Agar Agar sur la scène B.

 

Le duo, français, propose une sorte de cold wave chamanique, où les bidouilles électroniques rivalisent avec la voix grave, psalmodiée et sombre de Clara. C'est étrange car l'effet fonctionne instantanément, ce que nous n'escomptions pas. Le duo possède un je-ne-sais-quoi de fascinant, pourtant la présence scénique est minimaliste. Mais l'aura que dégage la chanteuse n'est pas étrangère à cette intrigante fascination. Elle nous entraîne dans sa complainte tandis qu'Arnaud tisse des tessitures sonores addictives. Nous ne savons pas pourquoi, mais Agar Agar agit sur nous comme un aimant. Nous serions bien restés plus longtemps, mais sur la Grande Scène, ça démarre. Alors Let's go !

5 sur scène (4 sur album), tout de blanc vêtu (hormis le bassiste Olugbenga Adelekan en tunique africaine chatoyante), Metronomy a un look passe partout, anti rock-star, pourtant le groupe est reconnu comme étant l'un des plus novateurs et expérimentaux du moment. Comment pourrions-nous qualifier leur musique, faite de claviers aux sonorités parfois kitsch, se posant sur des rythmiques chaloupées, aux breaks improbables, et couplé à un chant pas forcément mélodieux (celui de Joseph Mount) ? Il paraîtrait qu'il s'agit de pop électro, mais d'électro, si ce n'est quelques programmations discrètes, nous ne voyons pas vraiment d'où cette appellation émerge. Enfin bref, voir Metronomy et son show minimaliste reste assez bluffant. Le pouvoir d'attraction du groupe est bien réel, mais des compositions très pointues, qui mériteraient de nombreuses heures d'écoute pour dévoiler tout leur charme, pourraient en rebuter plus d'un. En live, ça fonctionne, c'est tout ce qui compte. Le public est ravi. Nous le sommes également.

Pendant que les roadies dégagent la piste pour la laisser vacante pour Archive, nous filons vite fait aux Promenades, le parc du centre-ville, investi par la compagnie Carabosse qui y a mis le feu. En effet, une énorme installation dispense chaleur et lumière au milieu de ce parc en réaménagement. Au son de musiques zens, nous déambulons, émerveillés par ces installations féeriques, aériennes, dont la lumière changeante nous hypnotise. Si ce n'est une foule immense, tout serait parfait. Nous ne saurions que trop vous conseiller de voir cette compagnie si elle passe vers chez vous...

Sur la Grande Scène, les lumières s'éteignent. Les membres d'Archive se positionnent derrière leur instrus, derrière leur micro. Et c'est parti ! Écran diffusant des images flippantes, crâne sur fond rouge, visages cagoulés fantomatiques, motifs abstraits, tout y passe, en corrélation avec un light show dont Pink Floyd n'aurait pas été peu fier. Question musique, ça envoie. Des titres des deux derniers albums défilent, d'autres d'albums antérieurs également. C'est bien joué, atmosphérique par moment, plus rentre dedans à d'autres, le groupe alterne accalmie et fureur, et alterne les chanteurs au micro. Le show est rodé, un tout petit peu trop rigide, mais la musique nous fait oublier cela. Avec leur son hyper léché, le groupe ne peut pas non plus mettre le feu sur scène. Nous avions déjà vu Archive l'an dernier et nous pouvons dire que nous avons préféré le concert d'Art Rock, sans doute parce que le son pouvait s'exprimer pleinement en extérieur. Après un final détonnant, sur Numb, le groupe quitte la scène. Ils nous ont ravis. Tout comme cette nouvelle édition du festival Art Rock.

Lentement, les lieux se vident. Nous rentrons chez nous, épuisés, mais heureux, en rêvant de ce que l'avenir pourrait nous réserver.

 

Pour finir, je tiens à remercier la société Ephelide, et en particulier Marion Pacé. Super d'avoir pu faire connaissance en vrai.

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